Qu’est-ce que la sensibilité chimique multiple (SCM) ?
Solutions et prévention

Prévention

En ce qui concerne les produits chimiques présents dans l’environnement, la distinction entre l’espace extérieur et intérieur n’est pas aussi nette qu’on pourrait le croire. L’endroit où nous vivons, travaillons et passons du temps est toujours lié à la terre, à l’air et à l’eau. Nos fenêtres s’ouvrent, les maisons et les bâtiments respirent et sont dotés d’entrées d’air et de bouches d’évacuation, nous rejetons des produits chimiques dans les égouts, les éviers et les canalisations, et les déchets des produits que nous utilisons sont émis dans l’air lors de leur utilisation et vont dans les décharges. Il est important que chacun puisse avoir accès à de l’air pur, à de l’eau propre et à des aliments sains. Il est également important que l’air, l’eau et les aliments restent sains et sûrs pour les générations futures.

L’un des meilleurs moyens de prévenir la sensibilité chimique multiple (SCM) est d’éviter l’exposition aux produits chimiques et d’utiliser des produits parfums ni fragrances et les moins toxiques. La recherche montre que l’amélioration de la qualité de l’air est une étape importante pour aider les personnes vivant avec la SCM et rendre les espaces plus accessibles. Les communautés de personnes vivant avec le handicap de la SCM déclarent qu’elles rencontrent moins d’obstacles si l’air est sain et donc accessible.

Une autre façon d’aborder la question de la prévention aux expositions chimiques est de recourir à la métaphore du « ici » et de « l’ailleurs ». Les produits chimiques sont toujours là. Ils ne disparaissent pas facilement même si nous le pensons. La diffusion, ou dispersion, des produits chimiques, des odeurs et des parfums ne suffit pas à les éliminer. En laissant les odeurs et les produits chimiques se disperser passivement, on laisse subsister des espaces inaccessibles car encore pollués par ces produits. Nous devons faire plus pour résoudre le problème de la pollution de l’air et des effets potentiellement nocifs et invalidants des produits chimiques. Des personnes vivent toujours dans des espaces ou des produits chimiques paraissent être ‘’ailleurs’’ pour les autres mais sont ‘’ici’’ pour elles. Ce sont les personnes atteintes de SCM.

Une citation de l’anthropologue Zoë Wool, qui étudie les domaines de la toxicité et du handicap, est utile pour approfondir la question de « l’ici » et de « l’ailleurs ».

« La diffusion est un mouvement, ‘l’ailleurs’ ne permet pas de s’échapper« 

« Ici » est ce que les linguistes appellent un déictique ; le terme n’a de sens que si l’on connaît la situation, le lieu et le moment. « Ailleurs » est autre chose, défini par la condition d’être ailleurs. Mais de quel ailleurs s’agit-il ? Quel est l’ici qui fait de mon ici (ou de votre ici, ou de leur ici) un ailleurs ? Quelles sont les géographies et les histoires qui convergent dans cette création de lieux ? Dans la création de telles situations ? En situant certains d’entre nous dans un ici, et d’autres dans un ailleurs ? En nous mettant à notre place ? L’ici et l’ailleurs font toujours partie de la même situation – une situation de lisibilité qui tente de faire disparaître les ailleurs et les autrement, quelle que soit la quantité de choses déplacées d’un endroit à l’autre, s’accumulant dans les décharges et les aquifères, quelle que soit la quantité de mauvaises odeurs et de charges corporelles qui s’accumulent. Malgré le sentiment du début du XXe siècle que la diffusion était la solution à la pollution, la diffusion est un mouvement, pas une fuite… Ici et ailleurs, mais l’ailleurs est l’ici de quelqu’un d’autre ».

Il se peut qu’une personne vivant avec la SCM se trouve dans votre entourage. C’est pourquoi les mesures préventives en matière de santé environnementale sont particulièrement importantes pour la gestion de la SCM.

La qualité de l’air intérieur est fortement influencée par les produits de consommation que nous utilisons. Pour préserver votre santé, celle des personnes atteintes de SCM et d’autres handicaps affectés par la qualité de l’air, ainsi que la santé de la planète, choisissez des produits contenant le moins de toxines possible pour l’usage personnel, le nettoyage et l’entretien. La recherche démontre clairement qu’il existe un lien étroit entre la pollution de l’air et la santé humaine, et d’autres recherches sont en cours. D’une manière générale, la prévention est la clé de l’accessibilité et du bien-être à long terme. Nous avons besoin de prévention aujourd’hui et pour les générations futures.

Voici d’autres conseils pour améliorer la qualité de l’air et la santé environnementale dans votre environnement de vie :

  • Surveillez les niveaux d’humidité et veillez à ce que la ventilation soit adéquate afin de réduire la pollution de l’air intérieur et de prévenir la formation de moisissures. Utilisez un système de purification de l’eau. Des études ont montré que plusieurs produits d’origine humaine, y compris des produits pharmaceutiques, se retrouvent dans l’eau du robinet.
  • Évitez de conserver votre eau et vos aliments dans des récipients en plastique. Les récipients en verre, en céramique et en acier inoxydable sont des alternatives plus sûres.
  • Mangez des aliments biologiques. Les aliments biologiques et les aliments exempts de pesticides constituent l’un des meilleurs investissements pour votre santé. Une option consiste à essayer de congeler les légumes biologiques provenant de fermes en été, ce qui permet de les conserver tout au long de l’hiver.
  • Utilisez un filtre à air intérieur HEPA pour réduire la pollution par les particules (provenant de sources telles que la fumée, la poussière, les allergènes et les moisissures) et une couche de charbon actif pour réduire les polluants gazeux tels que les COV.

Notre partenaire, l’Association pour la santé environnementale du Québec, a élaboré un guide complet pour une utilisation plus saine des produits de consommation. Cet outil vous aidera à mettre en œuvre une utilisation plus sûre et plus accessible des produits à tous les niveaux de votre vie quotidienne. Vous pouvez trouver le guide complet ici.

Vous trouverez également de plus amples informations sur les solutions et la prévention sur le lieu de travail, à la maison et par le biais d’une action législative dans notre section Ressources (dans le menu en haut de page) pour les personnes vivant avec la SCM.

Obtenir un diagnostic

Un diagnostic est nécessaire pour soutenir, évaluer correctement et traiter les symptômes causés par la SCM. Cependant, en raison de la stigmatisation qui entoure la SCM et des difficultés de communication avec le personnel médical, il peut être difficile d’obtenir un diagnostic correct. Les médecins peuvent se sentir dépassés et peu qualifiés pour évaluer et diagnostiquer la SCM, mais ce n’est pas forcément le cas.

Nous vous proposons ici des outils que vous pouvez partager avec votre médecin ou votre prestataire de soins. Ces outils peuvent leur montrer les meilleures pratiques pour comprendre et soutenir les personnes vivant avec la SCM. Les personnes n’ont pas besoin de passer des années à chercher un diagnostic lorsque les professionnels de la santé se sentent eux-mêmes formés, préparés et soutenus en matière de santé environnementale.

Vous pouvez demander à votre prestataire de soins de noter vos expositions récentes et vos symptômes afin d’identifier les sources d’exposition existantes et les domaines d’intervention possibles à votre domicile, sur votre lieu de travail et dans vos espaces quotidiens. Vous trouverez ci-dessous, sous le lien « Fiche d’activité et de symptômes », un modèle qui peut vous aider à garder trace de ces expositions.

Un autre outil utile pour soutenir le processus de diagnostic consiste à établir un historique détaillé des expositions environnementales au cours de votre vie. Ce questionnaire passe en revue vos habitudes quotidiennes, les produits que vous utilisez fréquemment et les symptômes que vous pouvez ressentir afin d’obtenir une vue d’ensemble de la charge totale d’expositions que votre corps peut traiter.

Enfin, pour déterminer rapidement si vous souffrez de SCM ou de sensibilité aux parfums, vous pouvez remplir l’inventaire rapide de l’exposition et de la sensibilité à l’environnement, dont le lien figure ci-dessous.

Pour obtenir votre relevé d’activités et de symptômes, cliquez ici.

Pour consulter l’historique des expositions, cliquez ici.

Pour répondre à l’inventaire rapide de l’exposition et de la sensibilité à l’environnement (QEESI), cliquez ici.

Traitement

Afin de recevoir un traitement adéquat, les personnes atteintes de SCM ont besoin de soins médicaux accessibles. L’accès aux soins médicaux pour les personnes atteintes de SCM peut comporter de nombreux obstacles si les accommodements nécessaires et les environnements sans parfum ne sont pas mis en œuvre dans les établissements de soins de santé et par le personnel médical.

Vous trouverez ci-dessous des outils permettant de créer des environnements sûrs et accessibles pour les personnes sensibles aux odeurs et à la SCM.

Le personnel médical peut consulter ce rapport de la Société canadienne de médecine environnementale.

Première partie du rapport de la https://aseq-ehaq.ca/wp-content/uploads/2020/08/prevention-de-la-pollution.pdf

Deuxième partie du rapport de la Société canadienne de médecine environnementale

Voici un document d’information qui traite plus largement du handicap pour les prestataires de soins de santé.

En tant que personne atteinte de SCM, vous pouvez visiter le site web de notre partenaire (ASEQ-EHAQ) pour en savoir plus sur la suppression des parfums dans les soins de santé au Canada. Vous pouvez également télécharger d’autres fiches de conseils et documents d’appui sur leur site web.

Veuillez également consulter le site web du Centre canadien d’hygiène et de sécurité au travail pour obtenir des informations sur la mise en œuvre d’une politique sans parfums ni fragrances dans votre établissement de soins de santé.

Pour plus d’informations sur les bâtiments sans parfums ni fragrances, vous pouvez consulter le rapport du Comité canadien sur la qualité de l’air intérieur et les bâtiments. Ce document fournit aux propriétaires et aux gestionnaires de bâtiments des informations importantes sur les sources et les effets des parfums et des fragrances..